(L)imitation

Trouver dans les mots des autres ce qui est la fibre de ma propre expérience. Krishnamurti fut… fut quoi en fait ? Un sage ? Un guru… il détestait ce terme ! A la fin de sa vie dans les années 80, dans ses interventions publiques que l’on peut visionner sur internet en vidéo ou dont on peut lire les transcriptions écrites, il se nommait juste « K » ou bien « l’orateur », the speaker… Un tel détachement de « soi », une parfaite compréhension, intuition de la farce de l’ego que l’on est capable de se voir, de s’observer agir au travers d’yeux étrangers. Il y a un homme qui vous parle, sur une chaise, il dit des mots et chacun essaye de les comprendre. Mais c’est si difficile de com-prendre (de prendre pour soi, avec soi) de simples mots qui désignent une vérité et une expérience de la vérité. Le point d’achoppement de tous les philosophes, de tous les mystiques, de tous les penseurs, que les poètes, eux, savent par des moments de grâce transformer en litanie.

« Pour rencontrer cet immensité des sens, il faut qu’il n’y ait plus de “moi”, plus d’ego, plus d’activité égocentrique, plus de devenir. Il faut qu’un grand silence se fasse en nous. Le silence, cela veut dire l’absence de tout objet – le vide. Un vide dans lequel il est un vaste espace. Et cet espace est le lieu d’une immense énergie, qui n’est pas tournée vers des intérêts égoïstes, mais qui est sans limite. »

« Mais pourquoi cette soif, ce désir de confort psychologique, de confort intérieur ? Jamais nous ne nous demandons si un tel confort existe vraiment. Serait-ce une illusion, devenue pour nous la vérité suprême ? Une illusion peut en effet devenir notre vérité. Là où l’illusion est présente, Dieu est présent. Or, ce Dieu a été créé de toutes pièces par la pensée, il est né de la peur. »

« Le futur c’est maintenant. Le futur – pas celui est lié au savoir à acquérir, mais le futur psychologique – c’est le fait que la psyché, le “moi”, l’ego, ne sont autre que l’écho du passé ancré dans la mémoire ; cette mémoire se modifie dans le présent et continue sur sa lancée. Le futur et le passé sont donc là, au cœur même du présent. De sorte que le temps tout entier – passé, présent et futur – est contenu dans le présent. »

« Si, en revanche, on plonge à l’intérieur, on voit que le “moi”, lui aussi, est matière. Que la pensée est matière. Si l’on parvient à plonger ainsi en soi-même, en passant d’un fait à l’autre, alors on commence à découvrir ce qui est au-delà de la matière. Alors, si l’on va jusqu’au bout, la vérité absolue est là, elle existe. »

« Il est donc très important de savoir si je suis simplement un observateur en train d’éprouver cette souffrance. Si tel est le cas, je suis partagé entre deux modalités d’être – l’observateur c’est-à-dire celui qui observe, qui pense, qui vit une expérience, et l’observé, c’est-à-dire l’expérience, la pensée. Tant que cette division existe, il n’est pas possible d’être immédiatement délivré de la souffrance. »

« Voir la vérité d’instant en instant, sans le moindre effort, mais en ayant d’elle une expérience directe, me semble être la seule forme d’existence créatrice. Ce n’est que lorsque l’esprit n’est ni agité, ni englué dans l’habitude, ni en quête de résultats ou de devenir, mais réellement tranquille, tout effort et tout mouvement ayant été bannis, qu’il devient possible de découvrir quelque chose de neuf. »

COMPRENEZ-VOUS ?

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