« Déchets de tristesse. Soudain, en deçà de tout, je glisse vers le point d’inexistence de chaque objet. Le moi : une étiquette. Parallèle à mon visage, je me mire dans mes regards. Chaque chose est autre, tout est autre. Quelque part, un œil. Qui m’observe ? j’ai peur, et puis je suis extérieur à ma peur. Hors des instants et hors du sujet que je fus, comment m’affilier au temps ? La durée se momifie, le devenir est devenu. Plus aucune parcelle d’air où expirer, où crier. Le souffle est nié, l’idée se tait, l’esprit fut. J’ai traîné tous les oui dans la boue, et ne colle pas plus au monde que l’anneau au doigt du squelette. » La tentation d’exister
Mais qui peut bien penser que Cioran n’était pas bouddhiste 🙂
Le vrai bonheur est celui que la peur n’atteint plus.