Sans doute ma pratique de la méditation commence à porter ses fruits et que certaines de mes perceptions évoluent : je trouve de plus en plus qu’écouter de la musique est assez proche de la méditation. Hier soir j’étais à un concert à la Baule… c’est la prof de violoncelle, qui joue dans l’ensemble Orchestral de la Baule qui m’a invité 😉 et à l’écoute de la 2e symphonie de Beethoven j’ai ressenti les mêmes conditions que lorsque je suis sur mon coussin de méditation. Il s’agit en fait d’une double perception : celle, prégnante et sautillante, de l’esprit qui vagabonde à tout va. Avec la musique et la méditation, cet esprit, l’ego, est facilement porté à s’envoler au loin, à courir vers pleins d’objets extérieurs, car nous sommes dans un cadre calme et concentré sur un seul point. Puis, il y a, sous-jacente, plus ténue mais plus puissante, celle de l’être lui-même, de l’instant présent qui, avec la musique, est plus facilement vécu : les notes, les unes après les autres, filent, et l’esprit comme le corps les chevauchent sans se préoccuper de celles qui viennent de s’éteindre et de résonner ou de celles qui vont être jouées. Mais pour entrer dans cet état, il faut faire quelques efforts, car l’esprit vagabond à tôt fait de repartir en campagne… Et pour une raison que j’ignore, cet état de méditation musicale n’apparaît qu’avec de la musique « live », en concert et jamais vraiment à l’écoute d’une musique enregistrée.
Quand on joue de la musique, par contre, c’est tout à fait différent… du moins à mon niveau 🙂 Peut-être que les grands musiciens ressentent aussi cela, mais j’en doute fort, car jouer de la musique demande au contraire une concentration très forte sur chaque fibre de son être, de son esprit et de son corps, c’est un exercice physique et intellectuel qui exige toutes nos ressources. Mais peut-être, qu’avec énormément de pratique, on peut se laisser aller et jouer presque automatiquement et entendre, quasiment de l’extérieur, ce que l’on joue ?