Un nouveau partenariat avec NetGalley et pour cette fois les éditions Préludes.
Il s’agit ici d’un thriller psychologique, mais qui comporte une bonne dose de surnaturel. En fait le titre français, Mon Amie Adèle, n’est vraiment pas bon et la traduction du titre anglais « Behind Her Eyes », ce qui veut dire littéralement « Derrière ses yeux (à elle) », est beaucoup plus juste concernant l’intrigue de ce livre.
Pour résumer le livre, en fait on peut dire qu’il s’agit d’un trio : deux femmes et un homme… (et un autre homme mais chut…). L’histoire tourne surtout autour des deux femmes, Adèle et Louise, qui vont devenir amies, alors que la seconde couche avec le mari de la première, David. Celui-ci est psychiatre à Londres où il vient d’emménager avec l’éblouissante Adèle. Tout au tout début du livre on comprend qu’il a rencontré Louise totalement par hasard dans un bar et qu’ils se sont un peu bécotés sur les bords (même si j’avoue que je ne sais pas trop ce que voudrait dire se bécoter sur les bords). Bref, c’était « un samedi soir sur la Terre ». Mais il s’avère que le beau David est le patron de Louise, secrétaire médicale dans le cabinet de psychiatres londoniens.
La 4e de couverture raconte ceci :
LOUISE
Mère célibataire, elle est coincée dans un quotidien minuté. Un soir pourtant elle embrasse un homme dans un bar… sans savoir qu’il est son nouveau patron.
DAVID
Psychiatre renommé et dévoué à sa femme, il regrette ce baiser, mais ne peut s’empêcher de tomber amoureux de son assistante.
ADÈLE
L’épouse de David semble n’avoir aucun défaut. Si ce n’est de vouloir à tout prix devenir l’amie de Louise… Fascinée par ce couple modèle, Louise se retrouve malgré elle piégée au cœur de leur mariage. Et peu à peu, elle commence à entrevoir des failles.
David est-il l’homme qu’il prétend être ?
Adèle, aussi vulnérable qu’elle y paraît ?
Et par quel secret inavouable sont-ils liés l’un à l’autre ?
Et en fait, une fois que l’on a lancé l’intrigue, on ne peut pas vraiment vous en dire plus, car ce serait spoiler l’histoire de fond en comble.
Ce que je peux dire c’est que dès le début, je me suis dit : « pff, c’est trop facile, on voit bien que cette Adèle elle n’est pas nette ! » Je me suis même dit que j’allais lire directement la fin, je gagnerais du temps, tellement je sentais l’intrigue téléguidée. Puis petit à petit le doute s’installe chez le lecteur, on se dit que même si Adèle n’est pas très nette, on ne comprend pas pourquoi son mari ne la quitte pas. Et surtout pourquoi Louise décide t-elle d’être et de rester son amie alors qu’elle la trompe avec David. Le portrait des 3 personnages principaux fait le cœur de ce thriller, et on ne sait jamais vraiment qui ils et elles sont vraiment. On se dit que Louise est vraiment trop conne de se laisser entraîner dans cette histoire bizarre. D’autant plus que le roman pose une question très actuelle autour de l’infidélité, de l’amitié homme-femme, de qui on aime en fait quand on aime quelqu’un.
« Free Free, set them free… If you love somebody set him free » : si vous aimez quelqu’un, laissez-le/la libre. Cette phrase tirée d’une chanson de Sting pourrait très bien être le sous-titre de ce livre. L’amour est parfois (souvent ?) une prison pour celui qui est aimé et aussi pour celui qui aime. Mais au-delà des apparences, qu’est-ce que l’on aime ? Un corps ? Une âme ? Un esprit ? Un tout composé de tout cela ?
Concernant l’infidélité, le livre nous pose une situation plutôt hors-norme et pour le moins désagréable : quand la maîtresse devient amie avec la légitime. Ou comment romancer ce rapport très étrange, très malsain, la plupart du temps virtuel et imaginaire, qui s’instaure entre deux femmes quand il y a un homme entre elles. Quand on se trouve dans un triangle amoureux, on fantasme l’autre femme, celle qui est de l’autre côté, et c’est souvent le point de crispation d’une telle relation adultère. Et, comme ici dans le roman, le mari n’est qu’un prétexte, un objet, d’obsession ou de convoitise, un désir qu’il faut sauvegarder ou bien obtenir pour satisfaire son propre ego.
Sinon, le roman doit se lire avant tout pour sa fin et ses deux rebondissements qui, pour le coup, font appel à une partie surnaturelle exploitée tout au long de l’histoire. Alors là, on accroche ou pas, c’est selon les goûts de chacun. Pour ma part, j’ai un peu tiqué sur cette partie, moins rationnelle que le reste, mais cela ne m’a pas empêché de dévorer le livre en 3 jours. Je ne peux malheureusement pas vous en dire davantage, ce serait dévoiler bien trop l’intrigue et vous mettre sur des pistes qui pourraient dénaturer la lecture (je suis une chroniqueuse consciencieuse !). À la fin on tombe de haut, on ne s’y attend pas du tout, mais alors pas du tout… c’est en lisant chez d’autres chroniqueurs que la fin valait le coup que je me suis accroché à cette lecture, donc je réitère l’analyse pour mes lecteurs et lectrices qui seraient tentés… allez y pour la fin !