…… et c’est là que je comprends que ma philosophie, ma vision du monde qui m’entoure commence à faire sens et à imprégner tous mes sens !
Ce midi j’ai vu un reportage sur des fouilles préventives et d’urgence dans le Nord de la France sur le tracé d’une autoroute. Et ce soir, sur Arte, le énième épisode de la découverte de la ville hellénistique de Zeugma dans l’Antique Asie mineure qui a été recouverte par les eaux du barrage de Birecik sur l’Euphrate. Pour chaque documentaire, le même commentaire morose : l’autoroute comme le barrage vont détruire DEFINITIVEMENT les restes magiques de ces anciennes civilisations… cela me fait à chaque fois sourire… le mot définitif ! Comme si une autoroute ou un barrage ne pouvait pas être détruit à leur tour, et donc laisser place, un jour, à de nouveaux archéologues qui retrouveront ces ruines antiques.
Impermanence… elle ne fait pas du tout partie du vocabulaire de mes contemporains. Tout est définitif, dans le positif comme dans le négatif… pourtant il est possible, puisque j’en suis la preuve vivante, de changer nos habitudes neuronales. Zeugma est engloutie, comme les villages des riverains du fleuves, comme autrefois les Nubiens au bord du Nil à la place du lac Nasser… mais autre chose est né et peut-être que les lointains descendants de ces habitants actuels ou passés reviendront s’installer sur les bords des fleuves tranquilles. Qui peut affirmer le contraire ?
Voilà pourquoi, par exemple, les Tibétains (certains) regardent d’un œil amusé la vampirisation chinoise : un jour, la Chine n’existera plus (InshAllah), mais les enseignements du Bouddha survivront… jusqu’à ce qu’ils disparaissent eux aussi en attendant un autre Bouddha… Maitreya 😉
Rien ne dure, rien de lasse, rien n’existe… pourquoi alors vouloir se fixer et s’inquiéter de ce qui disparaît, apparaît, vit et meurt. Voilà pourquoi à mon tour, de plus en plus profondément, je me trouve tranquille à admirer l’affolement général tant en matière politique, économique ou écologique. La planète étouffe de notre pollution ? L’espèce humaine va disparaître ? et alors… la terre sera là encore pendant longtemps et d’autres espèces nous remplaceront. Rien n’existe en soi et par soi.
Quand la philosophie devient une essence intime et non plus un discours inerte… la vie devient beaucoup, beaucoup plus facile.