Que Faire ? Encore la troisième voie ?

Encore ce livre. L’intérêt majeur qui j’y vois n’est pas de savoir si ces deux prestigieux philosophes ont raisons ou si leurs analyses sont fondées. En fait j’ai le sentiment très prenant, à la fin de la lecture, qu’ils sont d’un autre temps, d’un autre âge pour nous donner les solutions de demain, pour nous montrer la voie à suivre. En fait, je dirais même qu’ils nous permettent de tenter de trouver une troisième voie. Ni communisme, ni démocratie parlementaire réformée, car ces organisations collectives de la vie politique commune de nos sociétés sont dépassées, elles ont vécues. Ce sont des expériences qui ont été mises en pratiques, qui n’ont pas forcément échouées mais qui ne sont plus d’actualité. Alors pourquoi vouloir les réactiver ou les faire survivre ?

Parce qu’il faudrait avoir, aujourd’hui, autant d’imagination que Marx ou que Rousseau et inventer une nouvelle forme d’organisation politique. Et là, l’esprit se heurte au mur de l’inconnu : peut-on penser ce qui n’existe pas (encore ?). Mais peut-être que l’avenir politique du monde ne s’écrira pas dans un livre de philosophie, mais bien plutôt dans les expériences, les essais, les tâtonnements, les prises de pouvoir qui fleurissent ici ou là sur la planète. Peut-être que pour une fois ce ne sont pas les Idées qui vont faire advenir une réalité, mais bien plutôt une Réalité qui va transformer le monde.

Faut-il donc encore attendre un « évènement », qu’il soit révolution, insurrection, homme providentiel ? N’est-ce pas là encore penser et agir comme autrefois ? Ne serait-ce pas plutôt toutes les bouillonnantes expériences et situations qui existent, localement, nationalement, qui surgissent, périssent, grandissent, échouent ou aboutissent à tout autre chose alors même qu’elles n’avaient pas de but. Les gens qui se sont rassemblés, ces dernières années, sur des places dans des grandes villes, pour protester, pour s’indigner, pour résister, sont peut-être les nouveaux philosophes. Ceux qui font bien avant de penser, qui fabriquent plutôt que de méditer, qui pratiquent avant de théoriser.

Nous savons qu’il va nous falloir inventer, trouver d’autres modes de vie, s’adapter aussi à ce que la nature nous imposera. Je ne suis pas certaine du tout que les enjeux et les défis de ce monde qui s’ouvre aujourd’hui soit à trouver dans les vielles recettes des théoriciens ou des hommes politiques passés. Comme toujours, l’Histoire fait partie du présent, mais comme repoussoir, comme base sur laquelle construire autre chose. C’est peut-être là l’enjeu de la dialectique du XXIe siècle.

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