Universalisme ?

« […] Car l’expérience transcendante vécue par cet homme permettra aux autres de la vivre un jour pour retrouver l’archétype de cet ancêtre primordial : l’Homme. Ce combat permet que l’homme universel ne meure jamais, qu’il soit toujours présent. Cela signifie qu’à travers lui la société porte l’espérance, l’amour, l’ouverture et la compassion. C’est un phare qui illumine des milliers et des millions de semblables, qui montre aux autres hommes qu’ils peuvent vaincre les difficultés et réaliser l’état le plus parfait, ou le presque parfait.

Tant que l’homme universel sera présent sur terre, ce monde aura un sens. L’humanité n’a été créée et façonnée que pour incarner cette réelle dimension de l’homme. Ce but est accessible à tous sans exception, car l’Esprit habite en chacun de nous. Seulement il y a celui qui s’occupe de son jardin et celui qui le laisse en friche. L’un obtiendra des roses ou des fruits succulents, l’autre des ronces. »

Ce texte est tiré d’un livre que je suis entrain de lire. Il s’agit d’un ouvrage de spiritualité, mais au regard de ce simple extrait, retiré de son contexte, je me demande s’il est possible au lecteur de savoir à quel courant spirituel il appartient. Si on regarde de près, certains mots, choisis avec soin sans doute par l’auteur, pourraient donner des informations. Le thème de ce texte est l’existence, parmi nous, ici et maintenant, de Sages, d’Eveillés, d’individus réalisés qui ont atteint l’Humanité même, cette Unicité qui fait de nous des Hommes. Quand on connaît un peu ce thème, on peut relever un champ lexical précis : compassion, phare, réaliser l’état parfait, incarner, l’Esprit. Avec un peu de culture on peut rattacher ces termes à la fois au bouddhisme et au christianisme : Bouddha n’est-il pas l’Incarnation de la bouddhéité, c’est-à-dire cette réalisation de l’Esprit, le « Noûs » grec, l’Ame du Monde. Pourtant cet extrait est tiré d’un texte musulman : Le soufisme au cœur de l’Islam du cheikh Bentounès ! Il est le maître de la confrérie soufie Alawiya en Afrique du Nord et son discours est irrémédiablement universel. La seule chose, dans le texte que je viens de citer, qui pourrait mettre sur la piste de l’Islam c’est, au début, l’idée de combat, le fameux jihad, qui pour les mystiques soufis est avant tout un combat contre le Soi, l’Ego qui attache l’individu au Monde.

Le soufisme est, comme le bouddhisme, une Voie qui implique un engagement auprès d’un maître et une initiation. Il s’agit également de pratiques spirituelles qui permettent (mais rien n’est garantit!) de s’approcher au plus près de l’Un.

Ce que j’aime dans ces engagements, c’est qu’ils sont ouverts à tous : n’importe qui dans ce monde a les capacités en soi de devenir un Eveill, puisque « l’Esprit est en chacun de nous « , comme la bouddhéité qu’il suffit juste d’éveiller au monde. Est-ce qu’il s’agit là d’un exemple d’universalisme de la pensée philosophique (pour moi, nous sommes ici très loin de la religion) ? Les études comparées se multiplient dans les universités, et je crois que c’est une bonne chose aujourd’hui.

Une interview du cheikh Khaled Bentounès

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