Capitalisme et libertés

Le capitalisme garde sur nos esprits une puissance presque intact car il affirme (mais ce n’est pas vrai) qu’il est le seul rempart encore vivace pour protéger ce que nous avons de plus cher, la liberté. Il est vrai qu’à ses débuts, prometteurs mais vite asséchés, le capitalisme a pu créer un monde plus libre. Plus dur, mais plus libre. En fait, il a surtout libéré la société de la gangue du groupe, de la communauté, qui engonce encore et depuis des millénaires les sociétés orientales. Il a crée un souffle d’air qui a permit à chacun de choisir sa vie… ouf, en fait il a permit à chacun de se défaire des liens trop râpeux des conventions sociales. Il a crée la vie privée qui n’existait pas avant le XIXe siècle bourgeois. Il a crée le mirage d’un Moi qui pourrait être libre dans ses choix.

On sait aujourd’hui que ce mirage nous emmène irrémédiablement vers la barbarie car l’hyper-individualisme de notre société actuelle est ce qui crée les tourbillons de violences qu’elles soient religieuses, politiques ou économiques.

Mais on garde nos ongles noircis sur la planche de salut capitaliste, car les « experts » nous prédisent que si nous avions l’audace de la lâcher, ce serait pour retourner vers le passé, vers ces mondes anciens où le groupe, la famille, le village, le regard des autres nous enchaînaient à une vie pathétique. Comme nous voulons tous être l’Unique, il est impossible de vouloir ce retour au « Moyen Age de la vie sociale ».

Mais on constate bien que la force du capitalisme s’effrite car il ne fait plus rêver. Malheureusement, à force de ne plus savoir penser, car ce pouvoir-là nous a décérébré, nous retournons malgré nous vers ces champs du regard inquisiteur des autres. Nous n’avons pas encore inventé une nouvelle forme de vie en communauté qui ne soit pas dans les extrêmes : ni hyper-individualiste, ni hyper-connectée et prônant la transparence de tout notre être sur les écrans du monde entier.

La question est donc bien, comme aujourd’hui, conserver la puissance de la liberté individuelle sans qu’elle devienne ce que l’on connaît actuellement, c’est-à-dire la dictature de l’individualisme, le culte du Moi chantée par le libéralisme, l’égoïsme pour tous ? Et comment faire pour que la solution envisagée ne soit pas un retour aux catégories d’antan ou de l’Orient, c’est-à-dire la puissance soviétique du groupe, de la communauté qui pèse de tout son poids moralisateur et castrateur sur l’être humain ?

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