Hier soir je suis allée voir le film de Nolan avec Léo… Inception. Beaucoup de monde en dit du bien et j’avais besoin de me changer les idées, parce que faire des cartons c’est crevant !
C’est un film superbe, des effets spéciaux extraordinaire et des acteurs parfaits… Léo bien sûr en sex symbol masculin et Marion Cotillard en épouse angoissante. On dit de ce film que c’est un thriller métaphysique ; pour ma part j’y trouve un petit côté bouddhiste 😉 et oui… on ne se refait pas !
Ce qui me fait dire cela c’est la scène vers la fin du film, quand Léo/Dom Cobb retrouve son épouse Mall/Marion dans les limbes de son inconscient : là il comprend que pour rentrer chez lui il faut renoncer, renoncer à son amour, laisser aller ses souvenirs, ses regrets, ses remords. La chanson de Piaf, « Non, je ne regrette rien », qui réveille les rêveurs au moment voulu, (outre le clin d’œil à Cotillard qui a joué la Môme 🙂 ) colore le film d’un sens particulier: pour s’Eveiller il faut lâcher prise !
Rentrer chez soi… c’est déjà avoir un chez soi. Mais dans ce film très onirique (par définition), chez soi est bien sûr soi-même. La scène finale, à laquelle bien sûr on s’attend dès le début du film (rêve t-il encore ?) est la réponse à cette question : qu’il s’agisse de réalité ou de rêve, ce qui compte c’est d’être soi-même. Or, pour trouver (ou retrouver) ce Soi profond, il faut renoncer, quitter une certaine forme de réalité, l’illusion du monde construit. Et là… on peut disserter sur ce film, qui donne beaucoup à voir et beaucoup de métaphores : l’Eveil est de voir le monde tel qu’il est, la Réalité du monde souffrant, malade et mourant. S’Eveiller à cette Réalité c’est renoncer (mourir) à la réalité qui est le monde pour la plupart des êtres vivants de cet univers. Où est le rêve alors ? Quel est le monde illusoire ? Mall, l’épouse qualifiée de folle et suicidaire parce qu’elle doute de la réalité de son monde, est-elle la plus névrosée ou bien plutôt la seule Éveillée ? Comme les rêves emboîtés de l’équipe d’arnaqueurs menés par Léo, les réalités/illusions du monde s’emboîtent à souhait dans nos esprits et nos sens. Le monde que nous disons réel (le samsara des bouddhistes) est en fait, pour le Sage, une illusion parfaite de Maya… rappelez vous de la Matrice ! Le monde illusoire est le rêve d’un autre : dans la scène finale Léo fait tourner la toupie pour savoir s’il rêve puis, en entendant ses enfants il part les rejoindre sans attendre de savoir si le totem de sa femme s’arrête. Est-il dans SON rêve ? est-il dans LA réalité ? Ce qui compte c’est qu’il est chez lui…
Mais rien de sert de vouloir penser cela. Il faut juste le sentir, l’intuitionner, comme un rêve dont on ne peut se souvenir. C’est la force de l’inconscient. Il faudrait que je vois le film en Anglais, car dans la version française les personnages parlent du subconscient. Ce n’est pas la même chose que l’inconscient, et le rêve, selon la théorie freudienne, est un objet de l’inconscient. Notre inconscient est notre Maître. Pénétrer notre inconscient est un travail salutaire mais difficile et dangereux : c’est le travail de la psychanalyse. Celui qui est le maître de ce Maître peut créer sa vie comme il l’entend. Les rêves sont un moyen d’y pervenir, mais il n’est pas le seul. Atteindre les rives de l’inconscient, comme ces scènes du film où l’on voir certains personnages échoués sur une plage battue par les flots, est une Quête fascinante et libératoire. Mais c’est un travail de toute une vie.
Comme tous les bons films, comme toutes les œuvres artistiques universelles, Inception permet toutes les interprétations, tous les délires, chacun y trouvant ce qu’il y cherche ! C’est la base de l’Art.
Bande annonce du film