L’absolu est un concept central dans notre civilisation. Il est né des monothéismes, ces semies-pensées, c’est vraies religions qui ont calcifiées l’esprit humain. Dès que l’on pense à un Etre unique, on pense un absolu, un Etre en soi, un point central, une étoile polaire qui jamais ne tourne qui jamais ne devient autre que ce qu’elle est déjà, un point fixe, éternel, immuable. Toutes ces « qualités » sont en fait des défauts, car c’est ce qui a corrompu nos esprits. Pourtant, c’est cet Absolu, que l’on a cherché durant 2000 ans, qui a fait les progrès, les Révolutions, les Empires, les conquérants. L’Absolu c’est d’abord Dieu, incommunicable, inatteignable, hors de portée de notre entendement, mais pourtant, parce que cela, si désirable, si convoité, imitable. Mais comment être en bonne santé si l’on passe sa vie à chercher hors de soi-même un Autre qui n’est absolument pas soi-même ? Nos sociétés, nous sommes malades de cette quête qui, je l’espère, est en train de prendre fin.
Les Dieux sont morts… non, les Dieux n’existent pas. Et ceux ou celles qui croient encore être des Dieux risquent sous peu de périr quand on leur montrera qu’il n’y a rien en dehors de soi-même. Ils se sont perdus. Mais pour l’instant, nous souffrons toujours de cette croyance en l’Absolu. De ce malin génie qui nous pousse vers des Idéaux en rejetant la triste Réalité.
Il n’y a rien au-delà, il n’y a rien d’autre que les étoiles, le ciel, la terre. Il n’y a pas de magie, pas de vie après ma mort. Matérialisme un peu triste ? Ou point d’ancrage d’un vrai miracle enchanteur : vivre ici et maintenant et pas ailleurs, autre part, là-bas, autrefois, demain.
Oublions tous les Absolus, qui nous ont enfermé dans un Autre monde que celui-ci. Au lieu de chercher l’Idée de l’arbre, contemplons celui qui pousse dans notre jardin, en bas dans la rue, dans le parc voisin, dans l’immense forêt où l’on se balade.