En fait je n’en ai pas tout à fait fini avec Aldo Manuzio qui, vous l’aurez remarqué chers lecteurs, me passionne ces temps-ci.
Voici sa marque typographique :
Les premiers imprimeurs possédaient tous ces marques, qu’ils inséraient souvent à la fin de leurs réalisations. Symboliques, elles étaient la marque de fabrique de l’imprimeur. Elles eurent un grand succès au XVIIIe siècle, mais celles des maîtres imprimeurs de la Renaissance sont bien plus intéressantes, car elles nous apprennent beaucoup de choses sur le personnage.
Celle d’Aldo Manuzio est donc constituée d’une ancre autour de laquelle s’enroule un dauphin. Ce qui m’intéresse ici c’est l’analyse que l’on peut faire de ces deux symboles. Ils représentent la personnalité de l’imprimeur. L’ancre, c’est ce qui est fixe, figé, ce qui permet de se relier à la Terre, au fond marin, de ne plus bouger. Au contraire, le dauphin est l’animal qui court les océans, toujours en mouvement, qui vole presque parfois au-dessus des flots. Cette marque est donc une marque qui fait coïncider les opposés. L’imprimeur est donc à la fois quelqu’un qui a les pieds sur terre, qui possède un bon sens nécessaire à son œuvre, tout à la fois artistique et marchande, mais qui en même temps possède cet esprit libre, vagabond, joueur du créateur, toujours en mouvement, toujours en quête de quelque chose de nouveau.
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