Ne plus vouloir, l’indifférence, est le sommet de la plupart des Sagesses, du scepticisme au bouddhisme en passant par le mysticisme et la gnose. Dans les pensées religieuses, le non-vouloir se teinte d’une foi indéfectible : il s’agit de se laisser aller dans la Volonté de Dieu ; il y a donc tout de même une volonté qui décide, un destin, une fatalité, une Providence. Car finalement, il se passe toujours des choses dans une vie, les événements continuent, le souci est de savoir qui les met en mouvement. La conscience qui veut est confuse, elle se trompe souvent car elle possède un filtre, grossissant, rétrécissant ou autre, et donc la volonté et la volition sont faussées. Laisse faire l’inconscient alors, mais il y a toujours une volonté ; celle-ci serait-elle alors plus pure, simple et surtout en adéquation totale, en coïncidence parfaite avec le Soi.
Lâcher prise, lâcher prise, c’est primordial ; ne pas se tendre comme une corde sur une situation qui n’est qu’une idée, une image de l’esprit, un rien dans mon esprit vide. Tout lâcher, tout, absolument tout, jusqu’à se dernière illusion, son ultime rêve, son désir caché, se mettre à nu face au soleil de l’indicible et du Présent. Juste sentir son souffle léger comme la brise et iodé comme une nouvelle mer à découvrir. Tout lâcher c’est détendre tous les fils, les cordes, les élastiques que l’on avait tendu toutes ces années entre soi et ce qui est extérieur, ce qu’on appelle le Monde. La méditation bien sûr, dans le souffle de l’expiration qui détache, mais pas seulement à ce moment là.