Altered Carbon de Netflix

Une nouvelle série de science-fiction ! Et en plus du cyberpunk. La pub de Netflix pour sa nouvelle production 2018 n’a pas manqué d’attirer mon attention et je suis donc allé y jeter un coup d’œil. N’étant pas une malade des séries, je ne suis pas capable de regarder une saison en 2 ou 3 jours comme certains. Pour l’instant je n’ai vu que 4 épisodes, et cela me semble suffisant pour donner mon avis.

La série est une adaptation d’un roman contemporain de Richard Morgan, publié en trilogie en France sous le titre de Carbone modifié. J’avoue que je vais sans doute lire le roman, même si je n’aime pas trop dans « ce sens », c’est-à-dire lire après avoir vu l’adaptation, car j’ai trop les images du film ou de la série dans la tête et cela « pollue » mon propre mental… je crois que je ne suis pas faite pour la réalité virtuelle, mais cela doit être le lot de tous les grands lecteurs !
L’histoire est un peu complexe, mais la série a le bon goût de nous faire comprendre facilement cet univers du futur. Plusieurs centaines de siècles après notre temps, l’humanité a conquis l’espace et a colonisé de nouveaux mondes interstellaires. Les humains ont réussi à stocker leurs consciences dans des piles qui sont implantées à la base de leur cerveau. Si cette pile n’est pas détruite, ils peuvent être réimplantés dans de nouveaux corps, des enveloppes, et ainsi vivre plus longtemps. Le principe de base est très simple, et pour le coup pas du tout matérialiste, mais bien plutôt cartésien : le corps n’est qu’une enveloppe charnelle dont on peut changer si on en a les moyens. Ce qui compte ce sont nos pensées, nos souvenirs, nos croyances, notre conscience qui peut et doit survivre. Les gens les plus riches peuvent eux se payer des corps identiques à leur enveloppe originelle, grâce au clonage et à des moyens techniques de recharge de leur pile qui leur permettent de vivre éternellement : ce sont les « maths » pour mathusalem.
Le héros est Takeshi Kovacs, mi-japonais mi-slave, dont la conscience est emprisonnée depuis 250 ans, car il a participé à une rébellion contre le pouvoir en place, le Protectorat des Nations unies. Mais un math, Laurens Bancroft, décide d’acheter sa conscience et de la faire réenvelopper dans un nouveau corps, bien différent de l’original. Avec beaucoup d’ironie, il veut se payer les services de ce Diplo, un super-soldat des temps anciens, pour enquêter sur sa mort, dont la police croit que c’est un suicide.

L’histoire se déroule sur Terre, à Bay City dont on comprend que c’est l’ancienne San Francisco. Le monde décrit fait cruellement penser à celui de Blade Runner… de la pluie dans des ruelles sombres, des hommes et des femmes sous des parapluies de plastique transparent, des aérovoitures, des tours gigantesques de milliardaires pervers au-dessus des nuages… on n’en fini donc jamais avec Blade Runner, et c’est tant mieux !
On a droit à des flash-back de l’esprit de Tak Kovacs, durant son enfance, mais aussi durant sa vie d’avant avec les rebelles et en particulier une femme qui le hante.
La série est centrée sur l’enquête de Tak, petit à petit soutenu par des acolytes qu’il ramasse ici ou là. Il est également suivi de près par une policière, Kristin Ortega, dont le personnage nous fait entrer dans un autre aspect de cet univers : la religion. Les dérives des humains ne sont pas appréciées par tous, car la conscience encapsulée n’a plus vraiment de singularité et ne peut être comparée à une âme. Il y a donc des personnes, par conviction, mais aussi par manque de moyens (!) qui décident de vraiment mourir, c’est-à-dire de ne pas être réenveloppés.
Dans la série, les seconds rôles sont particulièrement intéressants, comme celui du patron de l’hôtel Raven, une IA, qui tente d’aider le héros. Les hôtels des IA sont délaissés parce que les humains trouvent leurs comportements trop intrusifs dans leurs vies privées !
Pour l’instant je trouve que la série est plutôt pas mal. Il y a des longueurs et d’un autre côté parfois beaucoup de violence et de sang qui gicle, mais c’est la spécialité de Netflix qui peut se permettre de ne pas dépendre d’annonceurs moralisateurs.

Ce qui est vraiment intéressant c’est le monde, cette vision de l’humanité du futur où la conscience n’est qu’un objet parmi d’autres. Ainsi, un père peut tenir entre ses doigts la pile de sa fille et de ce fait il tient sa fille. L’humain est alors uniquement un objet, que les plus riches peuvent s’acheter ou transformer. La vie n’a plus beaucoup de valeur, puisque l’on peut vivre longtemps et que la mort est, d’une certaine façon vaincue. La place du corps est également amoindrie : ses désirs, ses besoins ne sont plus un problème, car on peut également augmenter ses capacités physiques, les transformer à loisir. Le monde ainsi décrit est glauque, violent, inégal, plus aucun sentiment n’existe et tout est centré encore plus sur l’individu. Est-ce là ce qui nous attend ? Certainement, au vu des velléités toujours plus fortes de certains milliardaires à justement créer des clones et travailler sur la conscience humaine !

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