« En ville, le libéral, le gauchiste, le révolutionnaire et le grand bourgeois paient leur pain, leur essence et leurs taxes. L’ermite, lui, ne demande ni ne donne rien à l’État. Il s’enfouit dans les bois, en tire subsistance. Son retrait constitue un manque à gagner pour le gouvernement. Devenir un manque à gagner devrait constituer l’objectif des révolutionnaires. Un repas de poisson grillé et de myrtilles cueillies dans la forêt est plus anti-étatique qu’une manifestation hérissée de drapeaux noirs. Les dynamiteurs de citadelle ont besoin de la citadelle. Ils sont contre l’État au sens où il s’y appuient. Walt Whitman : « Je n’ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m’y opposer.»

Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie

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