Gilles Lipovetsky – Le crépuscule du devoir

wpid-41h8gmnbdml-_sy445_-2014-03-1-20-07.jpgJe ne vais pas lire ce livre en entier, car il est bien trop marqué par son époque, il est démodé, il a vieillit. Seule est intéressante la thèse de départ de l’auteur sur la morale : l’absolutisme moral religieux occidental a été remplacé, au tournant du XVIIIe siècle, des Lumières et de la révolution française, par l’absolutisme du devoir, en particulier celui des Droits de l’Homme. Il s’invente une morale indépendante du fait religieux, affranchie des peurs et des croyances dans l’au-delà. Mais l’éthique sécularisée a empruntée au cycle religieux sa figure clé : la dette infinie, le devoir absolu. L’obligation morale des démocraties modernes est celle, très sérieuse des droits et devoirs de l’homme et du citoyen qui ont imposées d’autres normes tout aussi austères, répressives et disciplinaires à la vie privée. Les nouvelles normes sont celles de l’esprit de discipline, de la maîtrise de soi et du sacrifice à la nation. Les devoirs envers Dieu se sont transformées en obligations impératives envers soi-même, envers les autres, envers la collectivité. Depuis 50 ans, nous sommes dans l’âge de l’après devoir : la société n’exalte plus les commandements supérieurs, elle les décrédibilise même en faveur des désirs immédiats, de la passion de l’ego, du bonheur intimiste et matérialiste. Nos sociétés ont liquidées les valeurs sacrificielles au profit des notions de bien-être, de droits subjectifs. Sociétés postmoralistes : éthique minimale « sans obligation ni sanction ». Le livre a été écrit en 1992 et à sa lecture, on se rend compte que les choses ont encore beaucoup évoluées depuis 20 ans. La morale serait-elle la marque de fabrique d’une société, et même le signe avant coureur de ses évolutions. Un exemple : la sexualité. A la fin des années 80, la sexualité est marquée par l’épidémie du sida et l’auteur en tient compte dans sa description d’un retour à une norme sexuelle en opposition à la libération des années 60-70. Aujourd’hui, la morale sexuelle a encore évoluée. Pour lui, le porno est accepté dans la société, n’est plus remis en cause, et c’est une bonne chose, alors qu’aujourd’hui il a envahit le monde de l’image et que l’on sent de plus en plus sa perversion sur les comportement quotidien des êtres humains. En fait, j’ai l’impression de lire un livre bien trop daté, j’essaye de me souvenir de ma jeunesse des années 90 et de ce que l’on pouvait vivre à cette époque. L’auteur met en évidence des révoltions qui aujourd’hui sont devenues des évidences. Les bouleversements des technologies de l’informations ont bien trop transformés nos sociétés pour ne voir dans ce livre qu’une archéologie de la nouvelle morale.

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