Idéologies fixes

Les idéologies politiques utopistes qui luttaient contre le capitalisme promettaient un avenir radieux à ceux qui savaient souffrir, comme autrefois les religions.
Aujourd’hui, toujours contre le capitalisme, on affirme que l’avenir est déjà mort. On ne pense plus à partir des traces du passés, des idées de nos pères (ou contre elles) mais on pense en fonction de nos enfants, du néant qu’on leur laisse.
Le réel est toujours le capitalisme mais la pensée est tétanisée devant lui. Il n’y a plus de Paradis radieux dans un avenir utopiste. Il n’y a plus que l’annonce d’un désastre planétaire. On ne se bat plus pour un monde meilleur, on laisse advenir la catastrophe.
Les idéologies terrassée par « la fin de l’Histoire » dans les années 90, avaient un élan, certes religieux, dogmatique et franchement totalitaire, mais au moins elles portaient un mouvement. Ce mouvement avait le gros défaut de prétendre que l’ici et maintenant, c’est-à-dire le présent du réel, était l’erreur et de croire que la Vérité d’un monde sans erreur, sans faute, parfait, idéal allait advenir, comme le christianisme prônant la fin du monde : sotériologie. Le mouvement existait, même s’il était illusoire.
Aujourd’hui, il n’y a même plus de mouvement. Nous sommes figés dans la peur de l’avenir. Le futur n’est plus un paradis éloigné car trop parfait pour nous, pauvres créatures mortelles. L’avenir est le mal, il est la Terreur qui va advenir car nous sommes empêtrés dans les affres du marchés et de la société de consommation. L’avenir nous paralyse par son ampleur, par le tsunami qui se profile (réchauffement climatique, catastrophes naturelles, politique économique absurde d’une croissance infinie, pollution généralisée des milieux naturels, exploitation effrénée des ressources naturelle d’une planète vécu comme l’ultime colonie « étrangère » et pourtant familière, etc…).
Cette peur de l’avenir paralyse toute action, qu’elle soit politique, c’est-à-dire collective, individuelle, artistique… Nous faisons du sur place et pourtant l’espoir n’a jamais été aussi à la mode.
Autrefois, les idées se formaient en fonction des idées du passés : souvent d’ailleurs, on pensait contre celles des parents ou des grands parents. Aujourd’hui, on pense en fonction de ce que pourraient penser nos enfants : on se dit qu’il faut agir non pas contre le monde de nos parents, non pas pour nous-mêmes, mais pour éviter de transmettre une société moribonde à nos enfants. Jamais on ne sait penser ici et maintenant. Toujours il faut être dans le passé ou le futur. Penser contre ses parents, penser pour ses enfants. Quand donc apprendrons nous à penser pour nous ? Car le passé comme le futur n’existent pas ! Il n’y que la réalité du monde présent. Au lieu de se faire peur à imaginer les mondes anéantis de nos petits enfants, ne vaut il mieux pas vivre dans la réalité, telle qu’elle est, même si ce n’est pas le paradis ?
Les Paradis d’hier, ceux des idéologies sont devenus les Enfers des mondes apocalyptiques. Et toujours le capitalisme matérialiste triomphe.

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