« Sans musique la vie serait une erreur »
Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles, Maximes et pointes, § 33.
La musique, c’est l’art de sons. Partout et tout le temps il y a de la musique plutôt que rien, il y a de la musique plutôt que des sons (bruits, paroles, cris, silences de la nature). La musique est diverse et foisonnante, c’est la musique savante de Mozart ou la musique hindoustanie du nord de l’Inde appelée « taal », c’est la musique populaire qui a pris des formes tellement diverses dans le monde et dans l’histoire qu’il est impossible de les comptabiliser.
La musique c’est le présent pur, c’est le temps qui s’arrête : quand on écoute de la musique, on n’est ni dans le passé, ni dans le futur car chaque note n’est qu’un instant suspendu et qui s’évanouit pour laisser place à la note suivante. L’auditeur est alors plongé dans ces instants qui se succèdent les uns après les autres. La musique c’est le corps aussi, qui vibre avec le rythme, avec le souffle ou le timbre de certains instruments.
Mais la musique n’est-elle qu’émotions ? Quels effets a la musique sur nous ? Nous permet-elle de penser, d’avoir des idées ?
« A-t-on remarqué à quel point la musique rend l’esprit libre ? Donne des ailes aux pensées ? Que, plus on devient musicien, plus on devient philosophe ? » Nietzsche, Le Cas Wagner.
Ou bien est-ce qu’elle créée une impression, une image en nous ? Comme les autres arts, elle nous permet d’avoir une approche, une entrée esthétique dans le monde, c’est-à-dire une entrée qui ne soit pas que celle de l’esprit, de l’intellect. Mais la musique nous donnerait accès à ce qu’il y a de plus intime, de nous-même et du monde, le cœur et l’essence même de la vie. La musique serait une sorte de langage universel, aussi clair que l’intuition mais tout aussi mystérieuse.
« Elle [la musique] passe à côté de nous comme un paradis familier, quoique éternellement lointain, à la fois parfaitement intelligible et tout à fait inexplicable, parce qu’elle nous révèle tous les mouvements les plus intimes de notre être, mais dépouillés de la réalité qui les déforme. » Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, Livre III, §52
La vue est souvent notre sens prioritaire, il nous permet de percevoir les formes et de nous demander « qu’est-ce que c’est ? ». L’ouïe est le sens qui nous permet de demander « d’où est-ce que cela vient ? » ou « que se passe-t-il ? ». Le visuel c’est l’univers des choses, le sonore c’est l’univers des événements, des expériences. La musique c’est le faire, car celui qui écoute, écoute un art en train de se faire et celui qui exécute, joue, fait de la musique.